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Disparition de Torlus

Nous avons appris cet été la disparition de Gregory Estrade, que vous connaissiez peut-être comme « Torlus » si vous l’avez croisé lors d’une Alchimie, notamment avec son F*CK volant. Très actif au sein de Silicium, il avait travaillé sur l’ingénierie inverse et l’émulation FPGA de plusieurs consoles, de la Genesis à la Jaguar.

Il organisait aussi des cafés pour les jeunes atteints de Parkinson, dont il était également affecté.

Chat Control est toujours là…

La Commission européenne veut toujours faire passer ce projet de règlement pour surveiller nos terminaux après 3 ans de bataille. D’après Next il est peu probable qu’il soit adopté en octobre, mais il faut rester vigilant. Une plateforme en ligne permet de contacter les eurodéputés.

NOYB gagne contre Youtube

Poursuivi depuis 2019 sur la base du RGPD, Youtube avait fait trainer la procédure, mais se voit finalement contraint de donner l’accès à ses utilisateurs à leurs données.

Chiptune: Dynamic Range – Fame 1 by Michael Hendriks

  • Released 1989
  • Commodore 64
  • 8th in the Revision 2025 Oldskool Demo competition

Sujet : Mes premiers par vers l’informatique par Roudoudou

Amis auditeurs bonjour et bienvenue dans la première chronique geek d’Underscore. À travers ces chroniques, je voulais partager mon parcours informatique tout en vous plongeant dans l’ambiance de ces années là, la découverte…

Comme beaucoup de gens, je découvre les ordinateurs au cinéma au début des années 80. Dans les film 2001 l’odyssée de l’espace, Superman 3, WarGames ou encore DARYL mais aussi à la télévision avec la série ‘Les petits génies’. Ce qui est montré alors est évidemment fantasmé et démonstratif et me concernant, ça fait mouche!

Je rêve de ces machines qu’on pourrait programmer pour les faire parler, discuter, commander des objets à distance. L’informatique personnelle existe en France depuis déjà quelques années mais soyons clairs, elle est réservée soit à une élite aisée et instruite (il fallait à la fois l’argent et l’intelligence pour comprendre que c’était l’avenir), soit au milieu universitaire au sens large, et enfin, comme dans plusieurs films, à l’armée.

Je précise ceci car c’est ce qui ressort majoritairement des interviews, biographies et auto-biograpies que j’ai consultés récemment et, pour pousser ce qui me semble être bien plus qu’une coincidence, j’aurai mes premiers contacts réels avec des ordinateurs dans une colonie de vacances gérée par l’armée (les militaires avaient recyclés de nombreuses casernes pour en faire des centres de vacances dont pouvaient profiter les enfants du personnel), au travail de mon père (qui bossait donc… …pour l’armée), ainsi que chez ma tante (prof, intéressée par l’informatique), puis grâce à ma mère, institutrice, qui rapportait parfois l’unique TO7 de l’école à la maison.

En colonie, le bidasse titulaire du BAFA (un brevet d’aptitude à l’encadrement d’enfants) nous a brièvement initié au BASIC. Nous avions réalisé un compteur qui défile, un programme pour afficher un ciel étoilé multicolore. C’est tout ce dont je me rappelle car nous étions rapidement partis pour aller nous baigner. Au travail de mon père, je jouais avec de grands traceurs HP et je découvrais le langage HPGL (pour Hewlett Packard Graphic Language) avec lequel je concrétisais deux rêves en un :

Inventer mon premier programme et piloter une sorte de robot (les traceurs sont des bras robotisés qui déplacent des feutres sur une feuille). Les instructions étaient simples et ressemblaient au Logo, lever le crayon, baisser le crayon, changer de pinceau, se déplacer en suivant des coordonnées vectorielles. Quand on a 10 ans, ça met des étoiles dans les yeux. Il faut se rappeler que les téléviseurs n’avaient même pas de télécommande à l’époque. Là, on pouvait interagir avec l’écran, c’était dingue.

Avec le TO7, je découvrirai le Logo, un superbe manuel d’apprentissage du Basic et la lenteur des programmes sur K7. C’est décidé, je serai informaticien et je dois rapidement avoir mon propre ordinateur. Seul souci, je suis au collège et je n’ai pas d’argent…

Quand je suis en contact avec un ordinateur (principalement les modèles Amstrad CPC), je le reconnais, je joue! Il faut dire que les jeux Amstrad détonne dans l’univers micro-ludique. Ce sont les plus beaux graphismes du moment, même si cette place sera rapidement prise par l’Atari puis l’Amiga. D’abord sur K7 avec ses 15 min de chargement, pendant lesquelles on allait se faire des tartines en cuisine, avant de remonter jouer. Quelques années plus tard, j’aurai enfin mon Amstrad quand mon cousin revendra le sien pour acheter un Atari ST, sur lequel j’irai jouer à nouveau.

En attendant de l’avoir cet Amstrad, ma mère récupère le TO7 désuet de l’école qui dort dans la réserve et le rapporte à la maison définitivement, je peux bricoler encore plus de programmes. Avec les instructions graphiques, je dessine en vectoriel comme je le faisais sur les traceurs et je commence un jeu d’aventure. Pas d’analyseur syntaxique, les choix sont rudimentaires et la narration (d’un tout jeune collégien) est très linéaire.

C’est qu’il faut jongler avec les contraintes techniques de la machine. Peu de mémoire, chargements K7, je tente quand même des retours dans l’histoire en demandant à l’utilisateur de rembobiner jusqu’à telle valeur du compteur K7. Les lecteurs informatiques avaient un compteur qui permettait ce genre d’usage.

En écrivant cette chronique, je me disais « quand même, on revient de loin, les K7, tout ça ». Mais c’était loin d’être le pire, les pauvres qui ont commencé avec les cartes perforées, quel enfer en perte de temps. J’y reviendrai plus loin mais dans mon esprit, l’ordinateur doit nous faciliter la vie…

Et puis un jour, le précieux arrive à la maison. Je sais de suite d’où il vient, je reconnais les jeux, les revues usées. Enfin je sais. Je devine fortement que c’est celui de mon cousin et on me le confirme rapidement. Je n’aurai pas le montant de la transaction mais je comprends la réticence de mes parents à mettre de telles sommes dans un ordinateur dont on sait que la durée de vie est limitée. Et encore, je crois que si ils avaient su que cet ordinateur n’aurait pas une durée de vie de 10 ans, je ne l’aurai jamais eu.

Mais avoir ma machine à domicile va changer les choses. Si je continue de beaucoup jouer, je potasse à nouveau le manuel utilisateur, un pavé de 500 pages décrivant les possibilités de la machine ainsi que la liste des instructions du Basic intégré. Ça c’était bien. Quand on démarrait la machine, on pouvait lancer des programmes, mais surtout programmer directement sans charger quoi que ce soit. Je commence alors à écrire plein de petits programmes, pour faire comme dans les films, ou de vrais outils comme un logiciel de dessin (c’est le grand classique du débutant).

Je potasse un peu les livres parlant de langage machine, les articles d’initiation qui étaient nombreux dans les revues de l’époque, mais si je comprends ces instructions atomiques que le processeur peut comprendre, il me manque hélas un programme quasi indispensable pour pouvoir programmer, c’est l’assembleur lui même : Un programme qui transforme les instructions texte en langage machine, les fameux codes binaires. Comme il y a finalement assez peu d’instructions, on pourrait les apprendre par coeur (certains l’ont fait) et aller les mettre en mémoire « à la main » mais si j’en connais quelques unes, ce n’est de toutes façons pas aussi simple. Il faut aussi en permanence calculer les adresses de saut en absolu comme en relatif. Le moindre petit programme devient pénible à inscrire en mémoire ce qui va à l’encontre de l’idée que je me fais de l’informatique. C’est moi qui doit donner du travail à la machine, pas l’inverse!

Qu’importe, cet ordinateur qui possédait un lecteur de disquette était incroyable.

Les Amstrad ont eu un succès inattendu en France, plusieurs camarades de classe en avaient un aussi alors les échanges allaient bon train.

Fort de la petite logithèque que mon cousin avait constituée, et je dois le dire, pas uniquement de copies sous le manteau, il y avait beaucoup d’originaux. A propos d’originaux, les emballages étaient très hétérogènes, loin de l’uniformité des coffrets DVD façon années 2000. À côté du classique double boitier cassette -ou du moins, ce qui s’en approchait visuellement-, certains éditeurs optaient pour de grosses boites cartonnées, d’autres pour des formats compact curieux :

Imaginez, un morceau de polystyrène creux dans lequel s’insérait la disquette et le manuel, entouré d’une couverture en anneau qu’on devait faire glisser pour épouser le morceau de polystyrène. Tout ceci s’abîmait très vite, reste quand même le souvenir de ces petites particularités propres à chaque éditeur.

Qui dit succès en France, dit aussi un grand nombre d’éditeurs français!

Parmi les plus célèbres encore actifs aujourd’hui, Ubi Soft (en deux mots avant d’être renommé Ubisoft en un seul mot en 2003), Infogrames (aujourd’hui Microids via acquisitions).

Mais d’anciens éditeurs disparus ont encore une aura certaine pour ceux qui ont connu l’Amstrad, l’Atari ou l’Amiga : Loriciels, ERE informatique, Cobrasoft ou encore Titus.

Il y a eu d’autres célébrités mais de façon plus spécifiques à l’Amstrad

Méridien Informatique, un studio Marseillais composé de quelques personnes et qui a produit le meilleur copieur de jeux qui soit. Aujourd’hui, on peut le dire, cet outil ne servait qu’à copier les jeux. Et il a copié presque tout. Sur la fin de vie de l’Amstrad, il arrivait à copier la protection du moment, celle dite hexagone, selon le modèle d’Amstrad que vous aviez. Pour être plus précis, selon le modèle de lecteur de disquettes que vous aviez.

Ce qu’il faut savoir, c’est que le contrôleur de disquette est un peu bête. Quand on lui dit d’écrire un secteur, il ne sait pas s’arrêter avant d’avoir terminé. Des éditeurs ont eu la bonne idée de créer un format utilisant des secteurs plus grands que la piste, charge aux machines de duplication professionnelle de s’arrêter avant le tour de piste. Quand quelqu’un essayait de copier les données, la fin du secteur venait écraser le début en faisant le tour et la piste était illisibile. La solution technique bête et méchante était d’arrêter le moteur pour l’empêcher de faire le tour. Certains modèles de lecteurs arrêtent alors immédiatement d’écrire les données, d’autres non. Ceci est dû à la détection de l’arrêt moteur par le modèle de lecteur. Soit via le signal moteur, soit parce qu’il compte les tours. En comptant les tours, le délai ne permet pas de s’arrêter d’écrire rapidement. Ouf!

Ce logiciel était donc dingue, il copiait presque tout, on pouvait aussi venir changer des octets sur la disquette à la demande, désassembler les données à la volée. Un régal pour le bidouilleur en herbe.

Côté utilitaires, de nombreux auteurs ont publié leurs réalisations dans des magazines. Une méthode rémunérée de publication qui évitait toute la partie production. Les gens achetaient le magazine et passaient des journées à recopier les codes sur leur ordinateur, pour avoir au final un jeu, un outil qui fonctionne. Ceci était possible car l’Amstrad avait une mémoire limitée. Il n’empêche que rentrer quelques dizaines de milliers d’octets se traduisant facilement par plus de 100.000 appuis de touches! Je sors ma calculatrice…

Mettons qu’on tape deux touches par seconde en lisant le listing, ça fait quand même 14H de saisie en continu. Dingue? Oui, complètement!

Dans la cour de récréation, certains commencent à parler d’Atari (le modèle ST, ce qu’on appelle un 16bits, plus puissant) et de virus informatiques.

Les vieux ordinateurs sont relativement immunisés contre les virus de part leur mode de fonctionnement. En effet, la plupart des logiciels ont coutume d’utiliser toute la mémoire à tel point que le système d’exploitation lui même est écrasé. Dans ces conditions, difficile pour un virus de résister. Sur Amstrad, quand un rare logiciel proposait de quitter et revenir au système, il appelait un vecteur de réinitialisation en ROM,

une mémoire inaltérable. Là encore, rien ne survivait. Par contre, il était possible de faire des bombes logiques. Un petit programme situé en amont du jeu, qu’on exécutait sans savoir que ce n’était pas encore le jeu. Ce programme comptait bêtement et écrivait sur la disquette son compteur, jusqu’à atteindre un maximum et refuser de fonctionner. En général, ces petites bombes étaient posées par les copains pour narguer, rien de bien méchant mais ces expériences appelaient déjà à la vigilance!

De cette époque, je garde en mémoire le côté social de la machine. Il incitait aux échanges, il existait quelques jeux avec lesquels on pouvait jouer à deux, l’un contre l’autre mais aussi en coopération. L’absence d’Internet obligeait évidemment à se déplacer chez les uns, chez les autres. Je me rappelle que j’avais toujours une ou deux disquettes dans la poche, au cas où une nouveauté se présente.

Autre anecdote : J’avais apporté l’ordinateur à une boum chez un pote. En quelques lignes de Basic, on changeait aléatoirement la couleur de l’écran, faisant un effet de lumière pour notre soirée.

Je garde cet ordinateur jusqu’au début des années 90. C’est l’époque à laquelle je découvre qu’il existe des démos (vous connaissez les démos?),

des programmes censés montrer les talents de ceux qui les faisaient, le plus souvent des effets visuels donnant l’impression de dépasser les capacités de la machine, parce que plus fluides, plus grands, plus gros, plus beaux, etc. C’est au même moment que mon Amstrad rend l’âme, enfin…

Il subit la panne la plus courante, après avoir mangé encore et encore des disquettes, la courroie qui lâche. Sans courroie, le disque magnétique ne tourne plus et l’ordinateur ne peut plus rien lire.

Peu importe, je continue d’acheter des revues, tant Amstrad qu’Atari ou PC car je sais bien qu’il va falloir changer de machine. Non pas qu’elle soit morte à mes yeux (je continue de m’en servir aujourd’hui!) mais les technologies progressent, il va falloir suivre. Et là, je reviens sur la perception de mes parents de l’ordinateur, qui se devait d’être un objet comme un autre, c’est à dire qu’il dure un « certain » nombre d’années!

Je me rappelle de cet énervement palpable quand j’ai évoqué de remplacer l’Amstrad par autre chose.

Cette fois, j’avais un peu d’argent (merci grand-père) et il fallait viser juste. Quel ordinateur acheter? Je lisais déjà de nombreuses revues, alternant les unes et les autres chaque mois pour ne pas exploser le budget lecture. Je voyais bien que les Atari et Amiga (considérées comme des ordinateurs 16 bits) sentaient de plus en plus le sapin. Rien ne presse, je dois d’abord travailler tout l’été en tant qu’animateur, ayant passé le BAFA sur les conseils de ma môman. Je retrouve mes copains en septembre et certains sont comme moi en embuscade d’une bonne affaire.

À trois on mutualise le budget revues pour se concentrer sur celle qui recense les meilleurs publicités. Délirant, comme si les revues manquaient de publicité à cette époque. Ça se bataillera en SVM et PC Expert. Le monde PC est gigantesque. Il y a pléthore de constructeurs, les combinaisons sont infinies et commencent à naitre les premières boutiques d’assembleurs (qui assemblent les machines) sur Paris. Au bout de quelques mois, chacun sait déjà ce qu’il va avoir, en fonction de son budget. Un 486!

Mais ceci est encore une autre histoire 🙂

Chiptune: Lightened Mind by Dma-Sc

Composition for the « tracker – jazz » competition at evoke 2025 demoparty

Placed 6th

Jazz-funk oriented track, infused with some « typically demoscenish » instruments

Original FastTracker 2 (12 channels) .xm

Agenda

Les cafés numériques / Génération d’images par IA, opportunités et dangers

Analyse d’images à partir d’une sélection d’oeuvres générées par IA.

Sur inscription, tout public dès 12 ans ;
Samedi 27 septembre 2025, de 15:00 à 17:00 ;
Médiathèque F. Mitterrand, Latour-Maubourg, 26 Place Latour-Maubourg, 26000 VALENCE.

Du lien et des liens

Les conférences de Pas Sage En Steïr sont dorénavant en ligne ! Cette conférence organisée notamment par La Reine des elfes, qu’on avait interviewée, s’est déroulée cet été à Quimper. Voir aussi l’article de Stéphane Bortzmeyer sur l’événement.

Si vous êtes développeur bénévole, un badge important (une imagette) à ajouter sur les projets que vous publiez et qui n’ont pas vocation à être maintenus, et qui l’indique clairement, ça peut faire gagner du temps.

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Astrologeek

  • militaire : Ah bon, guerre thermonucléaire globale c’était qu’un jeu ? Ah, ben mince alors. Désolé !
  • oldschool : Aaaaaaamstraaaaad !
  • graphiste : – Cette image elle claque ! – Oui, c’est une gifle animée !
  • microsofteux : Defender of the clown ?
  • électronicien : Pour midi je vais prendre une ohmelette, et en dessert un cap-cake.
  • pentester : – Toc toc toc ! – N’entrez pas !

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